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La Vie de Quelqu'un
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24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 7

Chapitre 7

« Pourquoi as-tu fait ça? » Heike était hors d’elle. Enervée, choquée. Mon regard erra sur le lit défait d’Heike, une bouteille d’alcool fort renversée, qui noyait le tapis. Puis je regardai Heike, mais je ne pus supporter son regard plein de reproches, et j’observai le mourant. Il se courbait sur le sol à coté du lit et émettait des gargouillements. Son corps ressemblait à un embryon, replié sur lui-même. Ses bras étaient collés à son torse, mais ils ne pouvaient contenir les jets de sang qui s’en échappaient. Il baignait dans son propre sang qui se répandait partout sur le sol et qui colorait sa barbe en rouge. Aux endroits où son visage n’était pas réduit en purée, il le crispait de colère et de douleur. Bientôt, il serait mort.

"Il faut qu'on parte !", dis-je. « Nous devons l’enterrer ! », dit Heike. Puis elle se leva et alla a la porte. « Ou vas-tu ? », demandai-je. Mais elle ne répondit pas. Qu’avais-je fait ? Je ne pouvais me l’expliquer. Je ne me souvenais plus que de la colère titanesque qui était montée en moi lorsque la porte s’était ouverte et que le vieil étranger avait saisi Heike. Pas de la façon dont je m’étais défoulé sur ce pervers alcoolique sans défense.

Je n'ai remarqué qu’à ce moment les bagues dorées du mourant. Elles étaient serties de diamants, et il portait une imposante chaine au cou, garnie d’une pierre bleu foncé. Je lui pris les bijoux et les mis dans ma poche. Comme par indignation, il gargouilla des sons incompréhensibles.

Heike apporta un torchon et un seau. Avec le torchon, elle essuya le sang et le vida dans le seau. Lorsque le tapis ne contenait plus de sang, elle alla éponger le sang du mort. « Il vit encore ?! », dit-elle. J’acquiesçai sans bouger.

"Tue le vraiment !", ordonna Heike. "Ok !", dis-je, et je m’approchai du mourant. Puis je me préparai à porter le coup fatal. "Je ne peux pas…", dis-je. "Tu vas me faire croire que tu es guerrier depuis plusieurs années, et que tu n’es même pas foutu de tuer un homme ?", demanda-t-elle. "Je ne sais pas… Il est sans défense… Je crois que je ne peux que tuer en combat."

"Allez, donne !", me dit-elle. Je lui donnai le gourdin et elle frappa plusieurs fois sur le mourant, jusqu'à ce que ses gargouillements cessent. Puis elle essuya le sang qu’elle avait fait gicler et enroula le mort dans le tapis. "Bon, maintenant, on peut y aller, mais on ne doit pas attirer l’attention !"

Nous descendîmes l’escalier en portant le mort. En bas, les joueurs de cartes s’amusaient toujours et ne firent pas attention à nous. Heike chercha une pelle dans la remise de ses parents. On sortit de la ville, le tapis posé sur le dos du cheval.

Nous avons enterré le tapis dans la neige devant la ville, parce que le sol avait gelé. Il faisait déjà jour lorsque nous sommes rentrés au village pour chercher ce dont nous avions besoin pour notre fuite. Plus tard, nous nous sommes retrouvés au cheval et nous l'avons chargé. "Mène le cheval, je suis trop fatiguée !", dit Heike. "Ou ca ?". Elle haussa les épaules : "Ici, on ne peut pas rester."

Lorsque le soleil se leva, nous étions au galop. Elle était serrée contre moi et essayait de dormir. J’avais décidé de ne pas réfléchir à la direction. Nous allions bien trouver un endroit où nous établir…

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