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La Vie de Quelqu'un
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La Vie de Quelqu'un
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24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 5

Chapitre 5

Des corps morts, partout où je regardais, que de la neige, du sang et des corps morts ! Nous sommes partis à l´aube. L´ambiance était bonne. les soldats chantaient de vieilles chansons et la neige brillait à la lumière du soleil.

Le soir nous reprîmes haleine à proximité d’un troupeau de moutons à l’orée de la forêt. Les animaux nous réveillèrent au petit matin et nous nous remîmes à courir, encore un peu endormis.

Le 2ème jour, Marcus se cassa la jambe. Il était monté dans un arbre pour faire le guet. Sur le terrain découvert devant nous, il n'y avait pas d'ennemis. Mais en contre-partie, son pied resta accroché à une branche et il chuta de 10 mètres alors qu'il voulait redescendre.

On lui a dit qu'il pouvait s'estimer heureux de ne pas avoir plus de degâts. Mais il hurlait de douleur lorsqu'on le porta et on le déposa dans une ferme quelques kilomètres plus loin. Nous avons menacé le propriétaire de prendre une revanche sanglante si jamais nous ne le trouvions pas en bon état lors de notre retour.

Nous vîmes le premier Gaulois au milieu du troisième jour. C'était un scout, que nous avons surpris en train de prendre un bain dans une petite rivière. Lorsqu'il nous vit, il s'enfuit vers l'autre rive, mais nos cavaliers eurent tôt fait de le rattraper dans un champ désert.

On lui fit mettre ses habits, puis on lui attacha les mains, et les mains au cheval du général Reinhardt. Il dit qu’un otage en territoire ennemi n’était jamais une mauvaise chose.

Lorsque nous vîmes le village gaulois au lointain, le soir du 5ème jour, le général Reinhardt descendit de son cheval et lui trancha la gorge.

Nous avons veillé jusqu’au crépuscule. Le village n’avait pas de palissade. Lorsque les lumières s’éteignirent, nous entrâmes tout simplement.

Personne ne sembla nous remarquer. Le chemin était plongé dans la pénombre. Le général Reinhardt nous mena vers une habitation. Là il m’envoya, moi et 4 autres porteurs de gourdins, tuer tous les habitants sans exception.

5 enfants furent tués dans leur sommeil, seule une petite fille qui s’était réveillée avant cria comme pas possible, jusqu’à ce qu’un gourdin lui brise le crâne. Les parents s’éveillèrent. Ils tremblaient, nous suppliaient dans leur langue. Ils ne voulaient pas accepter la mort. Ils eurent une mort pleine de souffrances.

Nous avons aussi trouvé une jeune femme qui fut abattue en tentant de s’enfuir et un chien qui réussit à mordre un de mes camarades avant que je l’égorge.

Toute la haine que j’avais accumulée dans mes jeunes années se transforma, durant les quelques minutes pendant lesquelles nous avons tué les habitants de la maison, en profond dégoût. Cette mutation ne dura pas plus longtemps que la mission elle-même, et nous avons terminé assez tôt pour entendre le discours du général Reinhardt.

Déjà les mots que nous adressait le général se perdaient dans le tumulte quand nous les avons entendus : « Chers compagnons de combat ! Nous nous trouvons maintenant au centre du village Gaulois, et cela n’a pas l’air de déranger qui que ce soit. Comme nous n’avons pas vu de poste de garde à l’entrée, il est à supposer que ce village n’entretient pas d’armée. Soldats, je vous donne donc l’ordre de mettre ce village à sac, de le piller et de tuer toute vie à l’intérieur, comme l’ont fait les Gaulois chez nous! Ces crapules vont apprendre aux dépens de leur vie que l’on ne plaisante pas avec les Germains, et que nous punissons tous les criminels ! Pillez par petits groupes de 5 hommes, afin de parer à toute résistance ! Hommes ! Nous ne nous reverrons que lorsque le village ne sera plus que débris et cendres ! Pour Hockerheim ! »

« Pour Hockerheim ! » crièrent tous les soldats en coeur avant de se mettre en marche. Je fus le seul à ne pas crier. Mes lèvres remuèrent, mais aucun son n’en sortit.

Ce qui a suivi ne fut qu'un gigantesque carnage. Nous avons mis le feu aux maisons pillées, entre autres pour tuer ceux qui auraient pu s'y cacher. Le groupe qui m’était confié était en train de vider sa troisième maison quand j'ai remarqué un jeune garçon, tremblant sous une table.

Le garçon sanglotait silencieusement tandis que son monde s’effondrait sous ses yeux. Les autres ne l’avaient pas aperçu et ils étaient déjà à l’arrière du bâtiment tandis que je devais garder l’entrée, afin que personne ne puisse s’enfuir.

Je pris le garçon sous mon bras et sortis de la maison en courant. L’aurore pointait dehors. De grandes flammes s’échappaient de certaines maisons. « On ne bouge plus ! Qu'est ce que tu fais avec ce garçon ? », cria une voix venant d’un coin sombre. Mais je continuais à courir.

La voix ne m’a pas semblé me poursuivre. En tout cas je fus bientôt seul avec les sanglots du gamin et les bruits de la forêt. J’avais besoin d’un cheval, sinon je ne serais jamais à temps au mariage de Heike.

Il fallait que je revienne dans le village gaulois, au milieu des flammes et des cris. Le garçon n’allait que m’handicaper. Je le déposai. Lorsque je revins dans le village, il y avait des cadavres dans la neige. Apparemment, un groupe de villageois avait réussi à organiser une résistance. En tout cas, il n’y avait pas que des Gaulois qui étaient tombés au combat. Il y avait aussi certains de mes camarades. Du sang, des cadavres. Des images que je n’oublierai jamais.

Je courus dans le village. Je savais exactement qu’affronter un homme, ce serait ma mort. À ma grande chance, j’entendis, au milieu des cris et des flammes, le léger hennissement d’un cheval. Il était aussi désorienté que moi. Il avait perdu son cavalier et galopait avec la légèreté d’un cheval non monté, toujours dans la même direction jusqu’à ce qu’une maison en flammes l'en fasse changer.

Il n’avait pas moins peur de ce qui se passait autour de lui que moi. Malgré cela je réussis après un certain temps à l’apprivoiser, à le monter et à m’enfuir avec du village Gaulois.

Quand je suis arrivé à l’endroit où j’avais laissé le gamin, il ne s’y trouvait plus. J'ai cherché dans les environs mais je ne le voyais pas et à chaque seconde perdue augmentait le risque que l’on me découvre. Finalement j’abandonnai mes recherches et me fis à l’idée qu’il pourrait s’en sortir seul. Un jeune garçon de 5 ans seul dans la neige, la nuit et le froid...

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