Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Vie de Quelqu'un

Publicité
La Vie de Quelqu'un
Derniers commentaires
18 février 2009

Présentation

Salut les surfeurs, vous voila rendu sur mon blog, tout d'abord je vais commencer par me présenter :

Alexandre

16 ans

La Chapelle des Marais

En Couple ;)

 

Je suis de taille et de corpulence moyenne, j'ai les cheveux mi-longs bruns et une franche rebelle. Je suis lycéen comme beaucoup de jeunes de mon âge, aussi j'ai choisis d'être pensionnaire au lycée Saint-Sauveur de Redon. Et comme beaucoup de jeunes de mon âge, j'aime beaucoup de choses ;). En première position, naturellement se trouve ma copine, Anaïs, une fille super belle, drôle, intelligente ... (je ne pourrais pas faire toute la liste désolé :p). Ensuite arrive mes amis (Trop de Flo', tue le Flo Oo - Roux tu RouXX !- Et tous les autres !), ma famille et tout ce qui va avec ... Sinon je ne me considère pas comme beau, ni comme supérieur aux autres. J'ai aussi plusieurs règles morales qui régissent mon existence, mais ça vous ne les connaitrez qu'en apprenant à me connaître :). Je suis souvent jovial et amical, et si vous me voyez de mauvaise humeur, c'est que quelque chose ne va pas, mais c'est très souvent passager. J'ai beaucoup de passion aussi ! Comme (ma copine que j'aime énormément ;)) la musique, mais pas n'importe quel musique ! On veut du Hard Rock, heu du Rock Fort !!! (Et voila y'en a encore qui on comprit roquefort ... pas possible quand même). Sinon je fais du modélisme, oui, c'est ça des tous petits bonhommes à peindre ... mais non c'est pas vrai c'est super bien, je trouve :). Je fais aussi de la guitare à mes heures perdues !

Voici une ébauche de présentation, je pense y revenir plus tard lorsque j'aurais rajouté du contenu à mon blog ;)

Bonne Lecture !


Publicité
Publicité
18 février 2009

Reprise du Blog

Salut les surffeurs, voila deux longues années que j'ai laché ce blog ...
Désolé pour les fans :(
Mais non je plaisante je n'avais même pas de fan ;)
Alors voila je vais revoir mon blog, commencer par archiver tous les vieux articles, ensuite je recommencerais à en poster de nouveaux =)
Bonne Visite et Bonne Lecture !

24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Présentation

Travian est un jeu de conquêtes à jouer en ligne par navigateur. A une époque j'y ai beaucoup jouer et toute une communauté c'est formée autour de ce jeu. En est sortit plusieurs histoires comme celle-ci que je vous propose de lire.
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7

Bonne Lecture !

Si vous désirez poster des commentaire sur cette histoire vous pouvez commenter ce post'

24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 1

Chapitre 1

Notre petite ville se situe au bord de l'énorme pays duquel parlent beaucoup de mythes et de faits héroïques. Chacun connait le pays, son nom est un des premiers que l'on apprend aux bébés. Son nom est Travian. Notre petite ville s'appelle Hockerheim, elle est dans une vallée entre 2 montagnes. La première s'appelle le Mont-Martin, d'après le nom d'un noble guerrier, qui à partir de cette montagne aurait fait battre les légions romaines en retraite lors d'une embuscade. Le Mont-Martin n'est pas très haut, et peut être considéré comme une colline. Une forêt le borde, mais son sommet est chauve. C'est pourquoi il est courament appelé "Le Chauve". Parce que voyez-vous, vu de la Montagne du Diable ou de loin, le Mont-Martin ressemble à une tête chauve. La partie chauve sert de place d'entraînement aux militaires qui ont déja défendu notre village contre tant d'attaques.

Les gens du village appellent l'autre "Montagne du Diable". Elle est très rocheuse et parsemée de grottes, qui la traversent de long en large. La nuit, la montagne a mille visages. De la fenêtre de ma chambre d'enfant, elle avait longtemps l'air d'un oeil omniscient. Dans mon imagination infantile, l'oeil surveillait mes faits et gestes. Je fus longtemps timide et discret, parce que j'avais peur de faire des erreurs que la montagne ou son esprit puniraient. Je remarquai seulement plus tard qu'à l'intérieur de l'iris, un squelette semblait combattre un ours. A partir de ce moment, je sus ce que la montagne voulait me dire. Elle ne voulait pas m'intimider, mais m'ouvrir les yeux sur ma vraie vocation. Je devais devenir un guerrier. Mais cela vient plus tard.

Lorsque j'étais encore un enfant et que je ne reconnaissais rien dans l'iris de la montagne, je n'avais pas le droit de jouer sur la Montagne du Diable. Ma mère me racontait l'histoire que l'on racontait à tous les enfants de mon village. Il y aurait une sorcière sur la Montagne du Diable, qui résiderait dans des grottes. La sorcière attendrait les petits enfants pour les jeter dans les grottes et les manger la nuit. Il y aurait même eu un enfant qui serait tombé dans une grotte, et lorsque la nuit arriva avec de l'aide, l'enfant avait disparu. Tous les enfants avaient une peur bleue de la Montagne du Diable.

Mon nom est Boris Miles et j'aimerais vous conter mon histoire. Mes parents étaient des paysans et on habitait au bord du petit village. Les paysans n'étaient pas bien vus et personne ne voulait habiter au bord du village parce qu'on était encore moins protégés des attaques. Un attaquant n'avait même pas besoin d'entrer dans la ville pour nous nuire. Il lui suffisait de jeter une torche au-dessus du mur en terre et notre maison brûlerait. Bien sûr, personne ne me disait cela, mais on pouvait le sentir, tout le monde le savait. Dans notre petit village qui portait le nom d'Hockerheim, les gens vivaient dans une crainte permanente. On avait peur de l'orage, on avait peur de la Montagne du Diable, mais surtout, on avait peur des Gaulois, ou même des Romains, qui avaient déja pillé la ville à plusieurs reprises dans sa longue histoire.

Malgré le métier de mes parents et notre situation géographique dans le village, je réussis à acquérir une certaine notoriété dans le village. Mon grand-père vivait dans notre salon et savait raconter les meilleures histoires de tout Hockerheim. Souvent, tout un groupe d'enfants de mon école latine venait dans notre maison paysanne au bord de la ville pour entendre les histoires de grand-père. Grand-père se trouvait toujours dans le salon. Il y était assis dans un siège à bascule devant la cheminée, une couverture nouée autour des pieds. Lorsqu'il racontait une histoire, il fumait une pipe et soufflait la fumée dans la pièce comme ses histoires dans nos têtes. Il avait été commerçant et avait beaucoup voyagé. Il pouvait nous raconter des histoires sur des villes lointaines, réparties sur toute la surface de Travian. Certaines immensément grandes ou immensément riches et splendides. Nous autres enfants raffolions de chaque mot qu'il disait et les intégrions dans notre fantaisie et dans nos jeux. Mais le meilleur, c'était que le soir, j'avais mon grand-père pour moi tout seul, et il me racontait des histoires que personne d'autre ne connaissait.

J’avais toujours rêvé d’être commerçant. Je voulais voyager tout comme mon grand-père et, à son âge, assis devant la cheminée, raconter l’histoire de ma vie à mes petits-enfants et à leurs amis. Toutefois j’avais aussi peur de toutes ces aventures et de tous ces dangers qu’un commerçant doit dominer. En outre il m’était clair que commerçant était un métier dans lequel il fallait constamment prendre des décisions. L’œil de la Montagne du Diable qui regardait dans ma chambre m’observait, faisait attention à moi et me punirait si je prenais une mauvaise décision. Je ne pouvais pas devenir commerçant. C’était beaucoup trop dangereux. J’ai toujours su secrètement que je deviendrais un paysan, comme mon père. Mais dans mon imagination, j’étais un commerçant qui vivait de passionnantes aventures !

Dans notre classe de latin, il y avait un garçon qui voulait toujours être le meneur. Il avait quelques mois de plus, était plus grand d'une demi-tête et incroyablement désireux de dominer. Son nom était Robert Reinhardt. Il vivait dans une maison au milieu de la ville et son père était paladin dans l'armée. Robert faisait faire ses devoirs par ses camarades de classe. Il n'était pas apprécié, mais respecté et craint, tout comme la Montagne du Diable. D'une manière générale, Robert et la montagne semblaient s'attirer magiquement.

Robert avait bien sûr tout de suite ordonné qu'il avait le droit de venir, dès qu'il eut appris que la plupart des garçons allaient écouter les histoires de mon grand-père après l'école. Lui aussi aimait les histoires de grand-père et venait avec nous aux abords de la ville pour écouter les histoires.

Une des histoires de grand-père, qui racontait qu'il avait trouvé un trésor dans une grotte de la Montagne du Diable, fit atteindre le comble de l'excitation à Robert. "Aujourd'hui, nous allons tous 2 sur la Montagne du Diable pour chercher de l'or, Boris!", disait-il parfois de manière toute naturelle et sympathique. Il encouragait aussi les autres enfants à venir avec lui sur la Montagne du Diable, mais à cause des histoires que l'on racontait sur elle et des avertissements de nos mères, nous en avions aussi peur que des Gaulois et des Romains.

Finalement, Robert trouva le bon mélange entre persuasion et ordre pour nous décider à l'accompagner. C'était une sorte d'épreuve de courage. Lorsque 2 camarades se dirent prêts à l'accompagner, ils devinrent les héros de la classe. Chacun le sentait. Il profitaient de leur rôle et désignaient les autres comme poules mouillées. Robert et les 2 autres réussirent à rallier de plus en plus de garçons de la classe à leur cause. Lorsque tous mes amis étaient prêts à y aller, je ne pus que me joindre à eux, même si je craignais la montagne et que j'avais peur que l'oeil qui m'observait tous les soirs me punisse durement pour cela. A la fin, 12 enfants participèrent et 4 évitèrent l'épreuve qui devait se terminer si mal.

Le jour suivant, c’était parti. Après l’école nous ne sommes pas allés rendre visite à mon grand-père, mais chacun courut chez lui pour préparer ses provisions et son équipement. Nous nous rencontrâmes au vieux moulin, qui était abandonné depuis des temps immémoriaux et dans lequel nous jouions si souvent avec nos frères et sœurs. La plupart d’entre nous était au rendez-vous. Un garçon du nom de Markus (on se moquait souvent de son nom romain) apporta même son chien. Nous nous rendîmes vite compte qu’un chien n’était pas le compagnon idéal pour l’ascension de la Montagne du Diable et Markus le renvoya chez lui. Enfin nous partîmes à huit. Les quatre autres avaient probablement eu peur ou étaient privés de sortie. « Notre classe est donc composée d’une moitié d’hommes et d’une moitié de trouillards », affirma Robert.

L'ascension était difficile. Il n'y avait que peu de chemins vers le haut. Parfois, il fallait escalader des murs de roche. La plupart du temps, mon coeur battait si fort que je pensais qu'il allait me sortir de la poitrine, mais je ne pouvais montrer ma peur aux autres. Après environ 2 heures d'ascencion, nous fîmes une petite pause dans une grotte. Il y avait des hommes qui pensaient sérieusement que les habitants de Hockerheim vivaient dans les grottes autrefois. Markus sortit son goûter du petit déjeuner. Il dit avoir jeûné ce matin pour l'avoir maintenant. Robert et quelques autres se moquèrent de lui, mais moi aussi j'avais faim. Le soleil était déjà assez bas. Il devait être tard dans l'après-midi. "Rentrons, sinon nous ne serons pas revenus avant la tombée de la nuit !". "Ha, le peureux ! Tu n'as qu'à rentrer seul chez ta mère!", se moqua Robert.

La dernière partie était la plus raide. Nous ne grimpions presque plus qu'à des murs de roche raide, et nous attrapions fougères et racines pour nous hisser. Lorsque nous arrivâmes en haut, nous ressemblions aux travailleurs qui sortent des mines d'acier. La vue était grandiose. On pouvait voir les champs dans lequels travaillaient mes parents. Mais on voyait encore beaucoup plus loin. D'un coté, l'horizon s'arretait dans la direction de la mer, des autres entre des collines et des forêts. Bien sûr, on voyait aussi le "Chauve", donc le Mont-Martin. De si loin en haut, il ressemblait à une petite colline déformée. Nous nous moquâmes du Mont-Martin, sur lequel les grands guerriers de nos villages s'entraînaient quotidiennement. Mais Robert nous réprimanda. Si on insultait le Mont-Martin, on insultait le père de Robert, et si on insultait le père de Robert, on insultait Robert. Nous savions que nous ne serions pas rentrés avant la tombée de la nuit. Mais Robert était obsédé par l'idée qu'il y avait un trésor dans une petite grotte au sommet, et nous devions l'attendre. Impatients, nous attendîmes une éternité et regardâmes le soleil se coucher dans la mer.

Peut-être aurions-nous tous péri cette nuit-là, et ne serais-je pas là pour raconter mon histoire, ne l'aurais-je même pas vécue, si Robert n'avait pas cherché son trésor dans la Montagne du Diable. Bien sûr, il y eut des propositions de rentrer sans Robert, mais elle furent noyées dans d'interminables dialogues de doute et de responsabilités. Je me rapelle encore bien comment Robert sortit en rampant d'une petite grotte. Il n'y avait probablement aucun endroit sur Robert qui n'était pas recouvert de boue. Notre colère envers Robert, qui poursuivait ses idées ridicules, nous unissait, malgré notre désir à tous de retrouver nos lits chauds et nos familles, qui avaient probablement arrêté de nous attendre pour le repas et se faisaient du souci pour nous. Robert lui-meme était le plus frustré. Bien sûr, il n'avait trouvé aucun trésor, et il avait fouillé à tâtons toute la grotte qui était aussi sombre que Robert dépendant de ses mains. Il s'était valsé dans la boue et n'y avait rien gagné.

Dans notre rage, nous ne remarquâmes que tard que quelque chose n'allait pas. Parfois, on sent intuitivement que quelque chose ne va pas. La pensée nous est pénible, comme lorsque l'on a trop crié et qu'il faut parler, nos sens sont en éveil et notre coeur bat plus fort sans raison visible. Il en était ainsi chez moi cette nuit-là, mais je le mettais sur le compte de ma haine intarissable envers Robert. D'abord, Markus dit avoir entendu un bruit étrange. Nous le traitâmes de poule mouillée, parce que nous pensions que la visite nocturne de la Montagne du Diable l'avait un peu secoué. Puis, nous l'entendîmes aussi : des cris dans le lointain. Aucun animal n'avait ce cri, nous étions d'accord. Nous nous rapprochâmes et devînmes plus prudents. Soudain, il n'était plus question de rentrer vite à la maison : nous courions pour notre vie. Puis nous les vîmes : des nuages noirs, épais, montés le long de la Montagne du Diable. Nous accélérâmes notre descente. Toutes les terribles histoires sur la Montagne du Diable semblaient s'être réalisées. Nous descendions de plus en plus vite. "Attendez!" criait Markus qui n'en pouvait plus. Nous ne pouvions attendre, nous courions pour nos vies. Mais tout était différent. La menace ne venait pas de la sombre silhouette d'une sorcière que je pensais distinguer dans la fumée. Nous continuâmes à courir. En plein vers les flammes et les cris d’agonie, tout en descendant la Montagne du Diable. Notre village brûlait. Nous le vîmes d'un surplomb rocheux, restions immobiles en regardant pensivement les flammes. Markus nous rattrapa et demanda ce qui se passait. Nous ne repondîmes pas, et lorsqu'il se rapprocha de notre village en flammes, il demanda : "Que s'est-il passé ?" Nous courûmes de plus belle. Droit sur les flammes et les cris d’agonie, dévalant les pentes de la Montagne du Diable. Nous les vîmes grimper après. C’était des Gaulois. Je les reconnaissais grâce aux histoires de mon grand-père. Un fier peuple de cavaliers. Leurs chevaux étaient blancs et ne venaient pas des forêts de Travian. Ils n’avaient pas de riches bijoux ou de magnifiques équipements comme les Romains. Ils attaquent, assassinent et pillent dans l’arbitraire le plus complet, pensai-je alors. Ils parlent peu, et lorsqu’il le font, c’est avec une épée. Les Gaulois. Les sabots de leurs chevaux ébranlèrent le sol, lorsque ceux-ci retournèrent d’où ils étaient venus. Dans l’obscurité la plus profonde. Je courus vers ma maison. Tout autour de moi, des bâtiments en feu, des enfants pleurant, des hommes fourbus et des femmes en deuil. D’autres, plus calmes, formaient des chaînes pour éteindre les incendies. Ils réclamaient de l’aide, mais je ne pouvais pas m’arrêter. Je devais aller à la maison. Je voulais aller chez moi. Je me suis fait des reproches d’avoir été sur la Montagne du Diable, je croyais que l’attaque était de ma faute, parce que j’avais fait quelque chose d’interdit, sans penser à ma famille et à mon village. La porte de la maison avait volé en éclats.

Doucement, j'entrai dans la maison, et le bois sous mes pieds grinçait plus fort que d'habitude. J'oubliai toutes les craintes autour de moi, je n'entendis plus les cris de désespoir à l'extérieur. Je n'entendais plus rien, mis à part les grincements sous mes pieds. Le bois grinçait à peine lorsque je posais mon pied, mais lorsque je m'appuyais sur ce pied, il y avait de longs, puissants grincements. Le bruit avait toujours existé, mais je ne l'avais jamais remarqué. Maintenant, il avait toute mon attention, il m'emplissait, tous mes sens étaient fixés sur lui. Sur le grincement et sur un faible sanglot dans le salon. Je me rapprochai du sanglot qui devint de plus en plus fort. Ma mère était assise par terre, elle avait la tête de mon grand-père posée sur les genoux et respirait la douleur. Le siège à bascule était vide, et ne se balancait pas. Je restai fixe et regardais ma mère sangloter. Je ne pouvais pas bouger, je ne pouvais rien dire, ni pleurer ou jurer. Ma mère mit un certain temps avant de remarquer que j'étais là, mais elle me regarda d'une manière sûre comme si elle avait toujours su où j'étais. Elle me dit d'une voix pincée : "Va dans ta chambre et ne sors pas avant que je te cherche ! Allez !" Je pliai mes membres, auquels je n'aurais plus confié un seul mouvement, automatiquement. J'écoutai mes grincements, claquai la porte de ma chambre et regardai par la fenêtre.

Le temps autour de moi était suspendu. Je pouvais à peine réfléchir, car à chaque fois que je tentais de rassembler mes idées pour analyser ma situation, une pensée primait sur toutes les autres : « ton grand-père est mort ! ». Je regardai à la fenêtre et vis la Montagne du Diable. Je ne pouvais pas pleurer, non, je ne pouvais pas pleurer, j’étais debout, silencieux, comme la Montagne du Diable elle-même, et nous nous examinions l’un l’autre, comme je l’avais déjà si souvent examinée. L’œil, que je voyais dans ses reliefs depuis ma plus tendre enfance, avait l’air menaçant, provocant, pas comme d’habitude. Il avait perdu son expression bienveillante et omnisciente. Il semblait même me blâmer de n’avoir pas suivi ses conseils. En même temps, il semblait chercher à me provoquer. Il m’a fallu du temps, beaucoup de temps à chercher dans sa silhouette, avant que je ne comprenne pourquoi… Je regardai l’œil, et l’œil me regardait. J’essayais de résister à son regard. Je n’avais pas besoin de me justifier, l’œil me connaissait, il connaissait la moindre de mes pensées, il était au courant du moindre de mes gestes. Je me demandais si l’œil savait comment régler ma dette. Devais-je lui offrir des sacrifices ? Devais-je prier trois fois par jour ? Moi, je ne le savais pas. Soudain, je perdis l’œil de vue. Je ne voyais plus l’œil simple que j’avais toujours vu. Je voyais une autre structure dans l’iris. Elle n’était pas si claire et dominante que l’œil lui-même. Mais maintenant je voyais tout-à-fait clairement une lutte dans la petite inégalité des rochers. C’était un squelette dont les membres semblaient maigres et faibles. Mais cette silhouette décharnée se battait : elle avait maîtrisé l'ours.

24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 2

Chapitre 2

L'attaque changea tout. Hockerheim devint un lieu de deuil et de colère. Lorsque je me levai le matin suivant, la maison était vide.

Le silence régnait comme jamais auparavant, seul le gazouillement des oiseaux me rappelait les bruits habituels. Un sentiment étrange me montait dans le corps, jusqu'à ce que je passe devant le siège à bascule vide où ce sentiment me tétanisa. Par pure habitude, j'allai à l'école. Les rues étaient vides et détruites. Notre école avait brulé, comme la plupart des maisons. Je le vis de loin, mais j'y allai tout de même. La fumée s'en échappait encore, des cendres qui étaient répandues comme une pauvre ombre.

Quand je fus seul devant l’école, il m’est apparu clairement que toutes les constantes de ma vie étaient brûlées, détruites... Une rage énorme et sans ressources monta en moi. Mes yeux se promenaient sur les restes du bâtiment et je m’imaginais comment j’allais me venger de ces Gaulois qui avaient semé le trouble dans ma vie. Je les battais et les mettais en pièces encore et encore. Et ils criaient et un sanglot me parvint à l’oreille. Ce sanglot n’était pas une invention de ma sombre imagination, il était réel, comme un bruit que l’on émet dans un rêve, juste avant de se réveiller. Il me conduisit à une jeune fille, qui pleurait, étendue sur le sol, les yeux rougis de larmes. Après l’avoir observée quelques secondes, je vis que c’était Heike, la fille du forgeron. Cela me fit mal de la voir si triste : en fin de compte, je l’aimais bien. Tout le monde se connaît dans notre village. Et bien que la fillette n’allait jamais à l’école, et que mon père n’achetait que quelques outils chez le forgeron, je l’avais déjà souvent vue et je l’observais en secret. C’était important pour moi, car je la connaissais depuis longtemps, quand je sortais seul de la maison et que je faisais des tours dans le quartier, comme le font toujours les petits avant d’aller à l’école, et même après. Ainsi j’avais joué à Papa-Maman ou à d’autres jeux de fille avec elle. Et elle était une des rares filles qui participait aux jeux des garçons. Elle me plaisait bien avec ses cheveux châtain clair, ses yeux pétillants et sa bonne humeur. Maintenant elle était en larmes, et je ne savais plus quoi faire. Quand on ferme les yeux et que l’on essaie de se rappeler quelqu’un, le passé et le présent se brouillent. Ainsi on voit une personne que l’on a à l’esprit toujours avec le visage que l’on a lié à cette personne. Je ne l'ai plus souvent vue depuis cette époque, et je m'en souviens comme d'une petite fille triste, telle qu'elle était devant moi ce jour-là. Je peux aisément m’imaginer qu’elle a changé depuis la dernière fois où je lui ai parlé. Et c’est pour ça que je ne peux pas concilier la petite et la grande Heike. Elle s’appelait Heike, je m’en souviens bien. Je m’assis près d’elle et je restai ainsi un bon moment. Elle, couchée et sanglotante, et moi, assis et pensant. À un moment, elle me saisit la main, je fus surpris car un instant plus tôt je n’étais pas sûr qu'elle savait que j’étais là. J’étais agité et je réfléchissais toujours...

Les jours qui suivirent, nous nous sommes rencontrés tous les matins pour donner de l’aide où nous pouvions. Ma jeune fille et moi. Nous nous sommes occupés de quelques blessés et malades, nous avons aussi dégagé des décombres et aidé à la reconstruction. À la fin de ces jours, j’étais toujours épuisé. Et bien que je voyais beaucoup de tristesse, je m’endormais satisfait. Ils avaient tué presque tous les hommes du village. Mon père aussi. Après l’assaut, ma mère, malgré le deuil de mon grand-père, avait infatigablement cherché mon père, sous les morts et les blessés, jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’une vieille femme l’avait enterré avec d’autres cadavres. Au lieu d’aller à la nouvelle école ou de rencontrer Heike, je consolais ma mère et je pleurais moi-même. Quand la plus mauvaise passe fut terminée, je suis allé un matin sur le « Chauve ». J’avais pris la résolution de devenir un grand guerrier et de ne pas oublier de me venger amèrement de ceux qui ont la mort de mes pères sur la conscience…

C'était un jour spécial, et j'avais un sentiment particulier, agréable, même si mes pensées me semblaient remuées. J'étais tombé amoureux d'elle, pendant les heures auxquelles nous étions assis ensemble en silence. Ou mieux : je réalisai en y refléchissant que j'avais toujours été amoureux d'elle, et d'elle seule. Je trouvai d'autres parallèles entre nos vies, ainsi j'étais autrefois le seul garçon qui préferait jouer à des jeux de filles, et elle était la seule fille qui préférait jouer à des jeux de garcons. Ainsi, je me souvins que nous étions nés dans le même mois de la même année, avec un espace de seulement quelques jours, et mille autres petits détails, qui indiquaient une unité superbe. A un moment, nous nous levâmes et marchâmes main dans la main à travers la moitié du village, et nous vîmes beaucoup de peine et de destructions. Mais tout cela n'était plus si grave, car j'avais sa main dans la mienne, nous formions une unité et nous nous supportions moralement. Cela m'aida beaucoup et nous ne rompîmes cette liaison que lorsqu'une femme blessée nous demanda de l'aide. A l'époque, nous n'étions que des gosses, de peut-être 11 ans, et nous ne pouvions pas aider beaucoup, mais nous faisions de notre mieux, nous lui cherchâmes d'abord quelque chose à boire, puis nous réussîmes à la faire rentrer chez elle. La maison était vide, et les premiers mots que Heike m'adressa furent : "Je nettoie la plaie, essaie de trouver des pansements !". "D'accord !", répondis-je et je me mis à leur recherche.

Un matin, je me mis en route vers le "Chauve". C’était un de ces frais matins d’été. Je m’en souviens encore bien, quand je me tenais au pied de la montagne, mon coeur battait très fort d’excitation, comme un petit animal qui cherchait un chemin pour sortir de ma poitrine, et qui aspirait l’air frais à travers moi. La vingtaine de guerriers qui avaient survécu à l’attaque avait fait des préparatifs et s’entraînaient au combat deux par deux. Le fer frappait sur le fer et le fer frappait sur le bois. L’air était coupé de bruits de métal sourds. La petite caserne et la place de rassemblement se trouvaient tout près du palais, au centre du village, mais tout le monde savait que les soldats pratiquaient souvent leurs exercices quotidiens sur le Mont-Martin. On salue ainsi les causes solennelles dans le cœur du village et on s’exerce devant ses murs.

"Qu’est-ce que tu veux, petit ?", me demanda un homme qui venait de se planter soudainement devant moi. Je fus surpris par cette question inattendue. J’essayai alors d’agir de la façon la plus convaincante possible et répondis : "Je voudrais rejoindre l’armée et devenir guerrier !". Il rit à travers sa moustache et posa sa main sur mon épaule : « Tu veux devenir un guerrier? Ne penses-tu pas être un peu jeune pour ça ? »

Je dégageais sa main, le regardai d´un air mauvais, puis je courus jusque chez moi.

Mais je revins le jour suivant et tous ceux d’après aussi. Cela a duré un moment, jusqu’à ce que les guerriers m’acceptent. Au début ils faisaient des plaisanteries sur moi mais cela ne m’empêchait pas de revenir à chaque fois. « Une vraie mouche à merde, ce garçon ! », lançait l'un d’entre eux, et les autres riaient. Plus tard, ils s’habituèrent à leur silencieux observateur, jusqu’à ce qu’un jour, au beau milieu d’une conversation, on me dise « Ok garçon. Si c’est si important pour toi, tu peux t’entraîner avec nous, mais on n’est pas au jardin d’enfants ici. Tu dois t’entraîner aussi durement que les autres. Normalement, on n’accepte personne en-dessous de 15 ans. Mais l’assaut a changé bien des choses. » Un soupir, et de grands cris de joie internes.

Et ainsi debuta ma formation de guerrier. Plus précisément, de porteur de gourdin. On me mit une massue et un bouclier de bois dans les mains, et on me dit que c’était pour me familiariser dès le début avec les armes. Et je combattis jusqu’à l’épuisement, et plus encore. Je combattis comme si ma vie en dépendait. Bien sûr, je n’ai pas gagné un seul combat. Et, comme les écorchures et les larmes de mon visage déformé se mêlaient à ma sueur, je sentais la haine monter en moi.

Celui qui est mis devant une tâche presque impossible s’élève contre elle ou tombe à terre et se noie dans la poussière. Je me suis élevé. C’est probablement ma haine envers certains autres guerriers qui m’y exhorta. Envers certains qui jouaient avec moi comme un chat joue avec une souris. Ils s’entraînaient selon toute apparence à proximité de moi pour finalement triompher du garçon qui s’est tué à l’exercice et qui ne peut guère mieux. C’était peut-être aussi la haine contre les Gaulois qui nous unissaient et me permettait de toujours continuer à me battre. Je ne le sais pas. Je sais juste qu’à ce moment là je n’avais que deux buts. Je voulais triompher des autres combattants, leur montrer qu’ils m’ont tous sous-estimé; et je voulais faire payer aux Gaulois ce qu’ils nous avaient fait. Pour ça, je m’entraînais du matin jusque tard le soir. Lorsque les guerriers rentraient finalement chez eux après une dure journée, je restais et je combattais. Je combattais jusqu’à ce que le soleil du crépuscule darde des rayons de lumière rouge et amère sur Hockerheim et Travian, et que je me retrouve seul sur le « Chauve ». Alors je remerciais le pouvoir inconnu qui m’avait donné la force d’endurer mille autres années, et je me remettais sur le chemin de la maison.

Publicité
Publicité
24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 3

Chapitre 3

"Martin était un redoutable guerrier," grogna un vieux hachiste barbu, qui était renommé pour connaitre toutes les histoires sur le héros d'Hockerheim. "Mais pas seulement. Il était un héros. Un jour..." commença-t-il en me caressant la tête, "... il devait avoir à peu près ton âge, mon garcon. Il a sauvé une fille d'un ours, en le mettant à terre et en l'étouffant à mains nues ! Si tu continues comme ca, tu pourras bientôt le faire aussi !". me dit-il en souriant. Ses dents pourries dépassaient de sa bouche. De ce vétéran, j'appris tout ce que je ne connaissais pas encore sur le héros de notre ville. Bien sur, il racontait aussi les choses que je savais déja. "Quand tu auras été 5 ans dans l'armée, tu auras entendu toutes les histoires sur Martin 10 fois," plaisanta un lancier d'âge moyen. Ainsi, les détails des histoires devinrent plus précis au fil du temps, jusqu'à donner une image globale que je peux encore donner aujourd'hui :

Gunther Martin avait grandi chez une putain alcoolique dans une petite maison miteuse près de la caserne du village. Le jour, il s’asseyait souvent sur son lit dans son étroite chambre – car il n’avait pas de chaise. D’ici, il contemplait les soldats, lorsqu'ils allaient de la caserne à la place de rassemblement, et il décida d’un devenir un lui-même. Il y avait chez nous toutes sortes de rumeurs, sur ce que Martin avait fait durant sa jeunesse et plus tard comme adulte. Il aurait, par une ruse, fait battre en retraite 20 voleurs à lui tout seul. Pendant mes heures d’école, nous nous racontions volontiers une autre histoire. Selon elle, il aurait massacré son professeur, parce que celui-ci voulait le frapper à cause d'une remarque insolente. A coté de toutes ces histoires plus ou moins réalistes, il y avait aussi l'officielle. Parce que avant tout, Martin était un soldat. Il servit pas moins de 30 ans comme paladin courageux et responsable. A cette époque, les romains étaient venus par la mer et menaient une guerre impitoyable contre les gaulois. Pendant les anciens temps, il y avait eu beaucoup de guerres entre gaulois et germains. Mais depuis quelques siècles, on vivait en paix. Alors que lorsque les romains sont arrivés, on entendait de plus en plus souvent dire qu'ils ne combattaient pas seulement des villages gaulois, mais aussi qu'ils pillaient, brûlaient et terrorisaient les habitants de villages germains. Lorsque les troupes romaines s'approchèrent du village, l'armée de l'époque décida de retirer tous les soldats du village et de n'offrir aucune résistance au romains qui étaient immensément supérieurs à eux. Pour éviter que l'armée perde la face, on n'informa pas les civils de la menace imminente.

Le chef d’armée préféra baser les soldats dans un village voisin, dans lequel ils étaient prétendument appelés d’urgence. Mais Gunther Martin avait deviné le plan et appela les autres guerriers à revenir à Hockerheim. Toutefois, seuls une douzaine de porteurs de gourdin et deux combattants à la hache étaient prêts à refuser d’exécuter l’ordre.

Gunther Martin les renvoya à Hockerheim, cavala au devant d’eux sur son destrier blanc pour prévenir lui-même les civils. Lorsqu’ils furent au courant du danger imminent, les paysans se sauvèrent de leurs champs, les aides de camp, les meuniers, les maréchaux-ferrants, les forgerons, les boulangers, les garçons d’écurie… Ils sont tous allés piller les armureries. En effet, le chef d’armée n’avait même pas mis les armes à l’abri des agresseurs. Il y avait aussi beaucoup de femmes. Gunther Martin envoya d’abord des instructions pour faire évacuer les enfants, les femmes et les vieillards dans la forêt voisine. Lorsque les gourdins et les deux manieurs de hache arrivèrent, tout était prêt. Gunther Martin donna des ordres tactiques et assigna à chaque guerrier une douzaine d’habitants volontaires, en espérant que l’expérience des combattants allait déteindre sur eux.

Derriere la montagne, que l'on nomme aujourd'hui Mont-Martin, ils attendirent tous que les romains arrivent. Il en arriva une centaine, en ordre serré, telle que la discipline romaine le voulait. Mais lorsqu'ils reçurent l'ordre de piller le village, ils se divisèrent comme une nuée de sauterelles et se servirent dans le village.

Enfin, Gunther Martin donna l’ordre d’attaquer et les hommes se frappèrent encore et encore entre les monceaux de corps sans vie. Les Romains étaient vaincus, la population sauvée et le pillage étouffé dans l’œuf. Chacun des combattants profanes avait en moyenne tué dix soldats à la fin de la journée. Gunther Martin lui-même en avait tué plus de cinquante avant de se faire lui-même tuer. Il est mort en héros maintes et maintes fois fêté dans l’histoire. Et j’ai combattu sur la montagne qui offrit la protection visuelle (le fait que les soldats ne puissent pas être vus par l’ennemi) et l’avantage tactique aux troupes de Martin. J’ai combattu sur le Mont-Martin et j’y suis devenu guerrier. Et j’ai remarqué que les autres soldats ne riaient plus de moi, mais avec moi.

24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 4

Chapitre 4

Des flocons de neige tombaient discrètement du ciel et se posaient sur mes cheveux, mon armure et mon visage. Je devais avoir 16 ans. Imaginez-vous un jeune homme avec de longs cheveux brun clair. De longs bras musclés qui tiennent un gourdin. Avec seulement peu de cicatrices. Déjà accepté parmi les guerriers dans ses jeunes années. N’hésitez pas à le regarder dans les yeux. On aime regarder dans des yeux si jeunes. Ils sont plein d’espoir, d’assurance et de haine.

En ce moment même, la haine est très présente, car il se bat. Il se bat contre un ancien camarade de classe qui vient juste d’entrer dans l’armée. Son nom est Robert et il n’a aucune chance. Le combattant au gourdin s’amuse avec lui, il esquive ses coups ou les pare. Puis il le fauche avec son gourdin. Son ex-camarade de classe choît à terre, crie de douleur et décroche ses protège-tibias. Le coup est passé à travers et a déchiré la chair.

La jambe est blessée.

Arrêtons. En un mot : j’étais bon. Pas seulement bon pour mon âge. J’étais vraiment bon. Bientôt je pus me mesurer aux meilleurs combattants d’Hockerheim, et mes ex-camarades de classe, qui avaient rejoint l’armée l’un après l’autre à mon image, n’avaient aucune chance contre moi.

Malgré tout, je me sentais mal dans mon rôle de jeune espoir de l’armée d’Hockerheim. D’une part, on n’assouvissait pas ma soif de vengeance. Bien sûr, nous attaquions de temps en temps de pauvres commerçants gaulois sans défense, tuions les travailleurs d’une mine d’acier, puis nous fuyions.

Certains jours, nous ravagions un champ de céréales gaulois. Mais nous agissions comme des voleurs qui avaient honte d’eux-mêmes, pas comme des guerriers. Notre armée était tout simplement trop petite pour une bataille rangée.

Ainsi, pendant des marches forcées de plusieurs jours, nous effectuions nos attaques ridicules. La haine bouillonnait en moi, et j’étais dépité de ne pouvoir nuire sérieusement aux gaulois. Je me sentais sans ressources, et cela ne faisait qu’augmenter ma colère.

Je serais probablement mort de déception un jour, j’étais sur le point de me rendre seul au prochain village gaulois et me battre jusqu'à ce que l’on m’ai maîtrisé. Bastooooon !!!

Mais je la rencontrai à nouveau. Elle portait un lourd fardeau et ses joues étaient toutes rouges alors qu’elle montait le « Chauve ». Je faisais justement une pause après un combat contre le vieux combattant à la hache contre qui j’aimais me battre parce qu’il savait merveilleusement bien raconter les histoires sur Martin. Lorsque je vis Heike a 200 mètres de moi, je le priai de m’excuser et allai à sa rencontre.

Peux-tu me dire ou je peux trouver le général Reinhardt, guerrier ? Je dois lui livrer les armes de mon père. » Elle dit cela sans me regarder, ses yeux brillants se balladaient le long de mon armure, comme si les humains ne lui étaient d’aucune importance, et que mon armure était un vieille amie à elle.

"Oui, il devrait être à la place d’entraînement là-bas. Tu veux que je t’aide à porter, Heike ?", demandais-je, et je sentais que mon cœur devenait fou et m’envoyait plein de sang dans la tête. Alors elle sourit et me regarda : « Non merci, ça... Boris ? »

"Mais, Boris, qu'est-ce que tu fais là ? », demanda-t-elle, sautilla de joie, laissa tomber son chargement, si bien que des épées étincelantes tombèrent dans le sable, puis elle me sauta au cou. « Je suis devenu soldat parce que je veux me venger des Gaulois ! », répondis-je. « Ca c’est bien, détruis-les ! », dit Heike et me serra dans ses bras.

Nous échangeâmes des souvenirs. Il fallait que je lui raconte tout sur ma vie de soldat, et qu’elle me parle d’elle. Elle non plus n’était pas retournée a l’école après l’attaque, mais elle avait décidé d’aider son père toute la journée à la forge. Elle l’aidait déjà avant l’attaque, mais depuis, son père avait perdu sa femme et son pouce droit et avait obligatoirement besoin d’elle.

Ainsi, son père lui enseigna l’art de la forge plus précisément qu’il ne l’avait fait avant l’attaque, puisque lui ne pouvait plus forger d’armes. Ainsi, Heike forgeait les lames et son père les poignées, et il livrait la marchandise.

Il était très heureux d'être avec elle, et ses clients ne constataient aucune baisse quant à la qualité des lames. Au contraire, certains disaient élogieusement qu'elles étaient mieux qu'avant. Mais depuis quelques semaines les relations père-fille avaient changé. Le père avait lancé des regards sur les villages germains environnants afin de trouver un mari digne de sa fille. Il crut trouver la perle rare pour sa fille dans une fonderie d'armes à Unna, une plus grosse cité qui se trouvait un peu plus à l'intérieur des terres.

Son père l'y avait un jour emmenée. C'était un bellâtre aux cheveux noirs d'une bonne vingtaine d'années. Lorsqu'il se montra interessé et qu'elle le repoussa - elle ne voulait pas encore se marier, elle avait tenté de le dire à son père depuis déjà des semaines, et son grand âge l'effrayait - le père devint grincheux.

Mais depuis que le jeune homme, sans doute très sympathique, avait proposé à Heike de reconsidérer sa demande et qu'il ne voulait pas la brusquer, mais qu'il était tout de même rentré chez lui, le père de Heike n'adressait plus la parole a sa fille. Il restait assis et grognait. Lorsqu'elle le priait de faire quelques poignées de haches, il l'engueulait avec des mots incompréhensibles. Elle ne l'avait jamais vu comme ça. Cela durait depuis quelques mois, et elle etait contrainte de tout faire elle-même : la forge des lames, tenir la maison, la création de poignées et la livraison d'armes finies.

Elle acheva ainsi sa triste histoire, et déclara en soupirant qu'il était déja tard et qu'elle avait beaucoup de travail à la maison. Elle me demanda d'amener les armes au père de Robert et s'en alla.

Ce même soir je me tenais devant sa fenêtre. Je tenais dans la main une boule de neige que j'avais faite afin de la lancer sur le carreau pour attirer son attention. Je m'étais imaginé qu'elle sortirait pour se promener avec moi dans la nuit. Mais je retins la boule. La maison telle qu'elle était devant moi me semblait étrangère, morte. Peut-être la chambre que j'avais supposée appartenant à Heike appartenait en fait à son père ? Peut-être refuserait-elle de me voir? En tout cas, je ne pouvais me résoudre à lancer la boule et je rentrai d'un pas mal assuré à la maison. Oui, j'ai sorti Heike de ma tête et j'ai repris ma vie de manière peu convaincante, comme si je devais malgré tout penser à elle à chaque instant.

Le père de Robert était le dernier et par la même ocasion le plus haut gradé des paladins de notre village. A la mémoire de Martin, qui avait aussi été paladin, c'était toujours un paladin qui menait notre armée. Lors de l'attaque des Gaulois, le plus haut gradé des paladins avait été tué, si bien que le père de Robert avait pris sa place. Ainsi, tout le monde ne l'appelait plus que Général Reinhardt. Meme Robert devait l'appeler ainsi.

Général Reinhardt planifiait toutes les escarmouches que nous entreprenions dans notre sentiment d'impuissance. Lorsque je lui apportai les armes, il entra dans un état euphorique. Il prit les épées, les haches et les gourdins en main et évalua leur qualité. Puis il sourit et dit "Avec de telles armes, l'attaque ne pourra être qu'une réussite !"

Il avait prévu l'attaque à long terme, mais il nous avait parlé de ses plans il y a peu. L'éclaireur de notre village avait découvert, à une semaine de marche, un petit village gaulois qui était sans protection militaire. Le général était plus qu'heureux. Enfin nous allions avoir l'occasion de nous mesurer à armes égales avec les gaulois, disait-il. Une véritable attaque était ce dont nous avions besoin, et ce que je souhaitais après nos petites attaques contre les Gaulois.

Depuis que le général nous avait informé de l’assaut prévu, l’armée de notre village s’entraînait avec encore plus de motivation. Je sentais ma soif de vengeance grandir de jour en jour et mon attitude n’était plus qu’impatience à l’idée de la bataille. Les entraînements pleins de sacrifices jusque tard la nuit, les nuits blanches à me retourner dans mon lit, quand je m’imaginais le champ de ma vengeance, toute mes pensées complètement fixées dessus…

Ainsi je n’ai pas accordé beaucoup d’attention à Heike lorsqu’elle est venue pour la deuxième fois sur le Mont-Martin. Cette fois, elle ne venait pas pour une livraison, mais, elle s’assit sur le bord de la place d’entraînement, m’observant en attendant que nous fassions une pause.

Quand ce temps fut venu, elle vint à moi pour me demander de discuter un instant. Nous flânâmes à travers le tendre paysage hivernal. Les dernières neiges de l’hiver dévoilaient à certains endroits des fourrés morts, qu’elles avaient cachées depuis l’automne.

"Je suis venue car je ne sais pas quoi faire", commença-t-elle. « Et à part toi, je ne sais pas à qui parler, Boris ». Je déglutis. Bien, sûr, elle-même était la personne au monde en qui j’avais le plus confiance, mais pas parce que je la connaissais bien, mais parce que je l’aimais, je la déifiais dans mes rêves. Cela me fit une peine sans fin qu’elle n’ait personne avec qui parler. « Qu’y a-t-il ? », dis-je tout doucement, à travers ma gorge nouée. J’étais mauvais pour les discours, je n’avais rien fait d'autre que combattre durant l’année passée.

"Mon père aimerait que je me marie maintenant.", me répondit-elle. "Mais ce n'est pas grave, ton fiancé te laisse encore le temps avant que tu sois prête !", blaguais-je. "Non, mon père a trouvé un nouveau fiancé. Un autre forgeron d'une autre ville, plus grande et plus éloignée, une ville germaine qui s'appele Wolfsfeld. Elle se situe quelque part derriere La montagne Octave, a 2 semaines et demie a pied."

"S'il habite si loin, tu n'as pas à avoir peur de lui !", dis-je en souriant. Mais elle me jeta un regard de pierre et dit "Je suis désolée de t'avoir dérangé. Je me suis trompée. Je pensais que tu prendrais mes problèmes au serieux !"

"Je suis désolé ! je suis désolé !", lui criais-je en lui courant après. "Je sais pas ce qui m'est arrivé, je pense que c'est la tension avant la bataille. Raconte moi tout, je ferai tout ce que je pourrai pour t'aider !"

Elle se figea, et se retourna vers moi. Elle m'observa, tel un bandit pris sur le fait et qui prône son innnocence. "D'accord, je vais te raconter, mais si tu fais une seule autre remarque désobligeante, je disparais pour toujours de ta vie !", dit elle, déterminée. "Oui, je suis désolé... Ça devait être la tension...", lui dis-je.

"Le problème, c’est que cet armurier de Wolfsfeld est arrivé ici et que mon père a fixé la date du mariage pour dans une dizaine de jours ! Ce gros porc a au moins 50 ans, sa façon de manger est répugnante, et il répond à toutes les humiliations que je lui jette à la figure par un grand sourire stupide ! Il est si repoussant qu’à la seule pensée qu’il pourrait me toucher, j’ai envie de mourir ! Je ne pourrai pas supporter ça Boris… Je ne pourrai pas… », puis d’amers pleurs lui vinrent au visage, que j’aurais tant aimé essuyer. Mais je ne pouvais toujours pas la consoler. J’essayai de la cajoler d’une main maladroite et bafouillai quelque chose comme : „Ich lass’ mir was einfallen!“, „Wir kriegen das schon hin.“ oder „Du schaffst das schon!“ vor mich hin.

Elle m’a soudainement embrassé et je sentis la chaleur de son corps et de sa poitrine. Puis je sentis ses larmes et elle me donna un baiser. Je n’oublierai jamais ce baiser.

Lorsque la peine et le désir qui traversait nos jeunes corps s’étaient apaisés, nous vîmes les choses de façon plus objective. Je lui racontai que nous devions partir tôt le lendemain matin, pour nous battre contre le petit village gaulois dans le champ, et je lui promis que je serais de retour avant le mariage. Lorsque nous nous séparâmes, nous devînmes plus conscients de notre complet désespoir. Mais je lui promis de trouver une idée.

24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 5

Chapitre 5

Des corps morts, partout où je regardais, que de la neige, du sang et des corps morts ! Nous sommes partis à l´aube. L´ambiance était bonne. les soldats chantaient de vieilles chansons et la neige brillait à la lumière du soleil.

Le soir nous reprîmes haleine à proximité d’un troupeau de moutons à l’orée de la forêt. Les animaux nous réveillèrent au petit matin et nous nous remîmes à courir, encore un peu endormis.

Le 2ème jour, Marcus se cassa la jambe. Il était monté dans un arbre pour faire le guet. Sur le terrain découvert devant nous, il n'y avait pas d'ennemis. Mais en contre-partie, son pied resta accroché à une branche et il chuta de 10 mètres alors qu'il voulait redescendre.

On lui a dit qu'il pouvait s'estimer heureux de ne pas avoir plus de degâts. Mais il hurlait de douleur lorsqu'on le porta et on le déposa dans une ferme quelques kilomètres plus loin. Nous avons menacé le propriétaire de prendre une revanche sanglante si jamais nous ne le trouvions pas en bon état lors de notre retour.

Nous vîmes le premier Gaulois au milieu du troisième jour. C'était un scout, que nous avons surpris en train de prendre un bain dans une petite rivière. Lorsqu'il nous vit, il s'enfuit vers l'autre rive, mais nos cavaliers eurent tôt fait de le rattraper dans un champ désert.

On lui fit mettre ses habits, puis on lui attacha les mains, et les mains au cheval du général Reinhardt. Il dit qu’un otage en territoire ennemi n’était jamais une mauvaise chose.

Lorsque nous vîmes le village gaulois au lointain, le soir du 5ème jour, le général Reinhardt descendit de son cheval et lui trancha la gorge.

Nous avons veillé jusqu’au crépuscule. Le village n’avait pas de palissade. Lorsque les lumières s’éteignirent, nous entrâmes tout simplement.

Personne ne sembla nous remarquer. Le chemin était plongé dans la pénombre. Le général Reinhardt nous mena vers une habitation. Là il m’envoya, moi et 4 autres porteurs de gourdins, tuer tous les habitants sans exception.

5 enfants furent tués dans leur sommeil, seule une petite fille qui s’était réveillée avant cria comme pas possible, jusqu’à ce qu’un gourdin lui brise le crâne. Les parents s’éveillèrent. Ils tremblaient, nous suppliaient dans leur langue. Ils ne voulaient pas accepter la mort. Ils eurent une mort pleine de souffrances.

Nous avons aussi trouvé une jeune femme qui fut abattue en tentant de s’enfuir et un chien qui réussit à mordre un de mes camarades avant que je l’égorge.

Toute la haine que j’avais accumulée dans mes jeunes années se transforma, durant les quelques minutes pendant lesquelles nous avons tué les habitants de la maison, en profond dégoût. Cette mutation ne dura pas plus longtemps que la mission elle-même, et nous avons terminé assez tôt pour entendre le discours du général Reinhardt.

Déjà les mots que nous adressait le général se perdaient dans le tumulte quand nous les avons entendus : « Chers compagnons de combat ! Nous nous trouvons maintenant au centre du village Gaulois, et cela n’a pas l’air de déranger qui que ce soit. Comme nous n’avons pas vu de poste de garde à l’entrée, il est à supposer que ce village n’entretient pas d’armée. Soldats, je vous donne donc l’ordre de mettre ce village à sac, de le piller et de tuer toute vie à l’intérieur, comme l’ont fait les Gaulois chez nous! Ces crapules vont apprendre aux dépens de leur vie que l’on ne plaisante pas avec les Germains, et que nous punissons tous les criminels ! Pillez par petits groupes de 5 hommes, afin de parer à toute résistance ! Hommes ! Nous ne nous reverrons que lorsque le village ne sera plus que débris et cendres ! Pour Hockerheim ! »

« Pour Hockerheim ! » crièrent tous les soldats en coeur avant de se mettre en marche. Je fus le seul à ne pas crier. Mes lèvres remuèrent, mais aucun son n’en sortit.

Ce qui a suivi ne fut qu'un gigantesque carnage. Nous avons mis le feu aux maisons pillées, entre autres pour tuer ceux qui auraient pu s'y cacher. Le groupe qui m’était confié était en train de vider sa troisième maison quand j'ai remarqué un jeune garçon, tremblant sous une table.

Le garçon sanglotait silencieusement tandis que son monde s’effondrait sous ses yeux. Les autres ne l’avaient pas aperçu et ils étaient déjà à l’arrière du bâtiment tandis que je devais garder l’entrée, afin que personne ne puisse s’enfuir.

Je pris le garçon sous mon bras et sortis de la maison en courant. L’aurore pointait dehors. De grandes flammes s’échappaient de certaines maisons. « On ne bouge plus ! Qu'est ce que tu fais avec ce garçon ? », cria une voix venant d’un coin sombre. Mais je continuais à courir.

La voix ne m’a pas semblé me poursuivre. En tout cas je fus bientôt seul avec les sanglots du gamin et les bruits de la forêt. J’avais besoin d’un cheval, sinon je ne serais jamais à temps au mariage de Heike.

Il fallait que je revienne dans le village gaulois, au milieu des flammes et des cris. Le garçon n’allait que m’handicaper. Je le déposai. Lorsque je revins dans le village, il y avait des cadavres dans la neige. Apparemment, un groupe de villageois avait réussi à organiser une résistance. En tout cas, il n’y avait pas que des Gaulois qui étaient tombés au combat. Il y avait aussi certains de mes camarades. Du sang, des cadavres. Des images que je n’oublierai jamais.

Je courus dans le village. Je savais exactement qu’affronter un homme, ce serait ma mort. À ma grande chance, j’entendis, au milieu des cris et des flammes, le léger hennissement d’un cheval. Il était aussi désorienté que moi. Il avait perdu son cavalier et galopait avec la légèreté d’un cheval non monté, toujours dans la même direction jusqu’à ce qu’une maison en flammes l'en fasse changer.

Il n’avait pas moins peur de ce qui se passait autour de lui que moi. Malgré cela je réussis après un certain temps à l’apprivoiser, à le monter et à m’enfuir avec du village Gaulois.

Quand je suis arrivé à l’endroit où j’avais laissé le gamin, il ne s’y trouvait plus. J'ai cherché dans les environs mais je ne le voyais pas et à chaque seconde perdue augmentait le risque que l’on me découvre. Finalement j’abandonnai mes recherches et me fis à l’idée qu’il pourrait s’en sortir seul. Un jeune garçon de 5 ans seul dans la neige, la nuit et le froid...

24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 6

Chapitre 6

J’attachai le cheval à un arbre. Il m’avait emmené jusque chez moi, traversant champs et vallées. Dès que je suis arrivé à Hockerheim, j'ai vu que l'ambiance village semblait d’une singulière austérité.

À une exception : la fête de mariage semblait battre son plein. La ville était dans la pénombre, et seule la maison d’Heike était illuminée. Le cheval haleta un peu lorsque je le pris à la gorge.

Je rampai autour de la maison. Des voix résonnaient à mes oreilles. La porte était juste poussée. À l’intérieur brûlaient des lumières. Un chien aboya au loin. J’étais à peine entré que je heurtai un gros homme repoussant.

« Qui t’es ? », balbutia-t-il « j’t'ai encore jamais vu dans le coin. » De frayeur, mon cœur s’arrêta presque de battre, puis il se remit à frapper de plus belle. « Je suis un… un vieil ami… de Heike. Elle m’a… invité. » bredouillai-je en toute hâte.

« Tiens, elle t’a invité ? » demanda mon ennemi. « Heike n’a invité absolument personne ! Tu mens, jeune effronté ! » Le gros leva la tête. « Dis-moi, se pourrait-il que tu sois un voleur ? » dit-il d’un ton étonnament indifférent.

Je commençai à avoir vraiment peur : « Je vous jure que je… je ne suis pas un cambrioleur ! Je… Vous pouvez demander à Heike ! » criai-je. « Tu ne dois pas avoir honte d’être un voleur, jeune homme ! Quand j’étais jeune j’ai aussi volé deux-trois affaires ici et là. Mais moi je choisissais toujours d’autres maisons. Des maisons où les gens dormaient, tu comprends ? Tu as tout faux ce soir, garçon. Ici il y a une noce ! »

Je repris courageusement : « Écoutez-moi. Je dis la vérité vous pouvez me croire ! » « Pourquoi devrais-je faire confiance à un voleur de grands chemins ? » demanda l’homme. « Vous êtes complètement bourré ! » criai-je avec rage. « Ah je suis bourré ? Et maintenant, qu’est-ce que ça peut te faire ? Continue tes trucs seul, gamin, je dois vite aller pisser » (NDT : c’est vraiment ce qui est écrit désolé pour les âmes sensibles).

À ces mots il passa devant moi et trébucha encore. Le couloir était faiblement éclairé par quelques lampes mourantes. Dans le salon, une cheminée crachait ses dernières flammes. De vieux hommes bedonnants étaient couchés par terre. Dans un seul coin du salon, on n’avait pas encore abandonné l’espoir d’une nuit sans fin. Là-bas on se goinfrait et on buvait comme si le matin n’était qu’utopie. Derrière je vis un escalier vers le deuxième étage. Je trébuchai sur un corps empestant l’alcool et me dirigeai vers l’escalier. Les joueurs dans le coin ne semblèrent pas me porter attention.

Je montai lentement et précautionneusement l’escalier de bois vers le second étage. C’était plutôt sombre là-haut. Juste dans l’interstice d’une porte luisait une faible lumière.

24 janvier 2007

L'histoire de Travian - Chapitre 7

Chapitre 7

« Pourquoi as-tu fait ça? » Heike était hors d’elle. Enervée, choquée. Mon regard erra sur le lit défait d’Heike, une bouteille d’alcool fort renversée, qui noyait le tapis. Puis je regardai Heike, mais je ne pus supporter son regard plein de reproches, et j’observai le mourant. Il se courbait sur le sol à coté du lit et émettait des gargouillements. Son corps ressemblait à un embryon, replié sur lui-même. Ses bras étaient collés à son torse, mais ils ne pouvaient contenir les jets de sang qui s’en échappaient. Il baignait dans son propre sang qui se répandait partout sur le sol et qui colorait sa barbe en rouge. Aux endroits où son visage n’était pas réduit en purée, il le crispait de colère et de douleur. Bientôt, il serait mort.

"Il faut qu'on parte !", dis-je. « Nous devons l’enterrer ! », dit Heike. Puis elle se leva et alla a la porte. « Ou vas-tu ? », demandai-je. Mais elle ne répondit pas. Qu’avais-je fait ? Je ne pouvais me l’expliquer. Je ne me souvenais plus que de la colère titanesque qui était montée en moi lorsque la porte s’était ouverte et que le vieil étranger avait saisi Heike. Pas de la façon dont je m’étais défoulé sur ce pervers alcoolique sans défense.

Je n'ai remarqué qu’à ce moment les bagues dorées du mourant. Elles étaient serties de diamants, et il portait une imposante chaine au cou, garnie d’une pierre bleu foncé. Je lui pris les bijoux et les mis dans ma poche. Comme par indignation, il gargouilla des sons incompréhensibles.

Heike apporta un torchon et un seau. Avec le torchon, elle essuya le sang et le vida dans le seau. Lorsque le tapis ne contenait plus de sang, elle alla éponger le sang du mort. « Il vit encore ?! », dit-elle. J’acquiesçai sans bouger.

"Tue le vraiment !", ordonna Heike. "Ok !", dis-je, et je m’approchai du mourant. Puis je me préparai à porter le coup fatal. "Je ne peux pas…", dis-je. "Tu vas me faire croire que tu es guerrier depuis plusieurs années, et que tu n’es même pas foutu de tuer un homme ?", demanda-t-elle. "Je ne sais pas… Il est sans défense… Je crois que je ne peux que tuer en combat."

"Allez, donne !", me dit-elle. Je lui donnai le gourdin et elle frappa plusieurs fois sur le mourant, jusqu'à ce que ses gargouillements cessent. Puis elle essuya le sang qu’elle avait fait gicler et enroula le mort dans le tapis. "Bon, maintenant, on peut y aller, mais on ne doit pas attirer l’attention !"

Nous descendîmes l’escalier en portant le mort. En bas, les joueurs de cartes s’amusaient toujours et ne firent pas attention à nous. Heike chercha une pelle dans la remise de ses parents. On sortit de la ville, le tapis posé sur le dos du cheval.

Nous avons enterré le tapis dans la neige devant la ville, parce que le sol avait gelé. Il faisait déjà jour lorsque nous sommes rentrés au village pour chercher ce dont nous avions besoin pour notre fuite. Plus tard, nous nous sommes retrouvés au cheval et nous l'avons chargé. "Mène le cheval, je suis trop fatiguée !", dit Heike. "Ou ca ?". Elle haussa les épaules : "Ici, on ne peut pas rester."

Lorsque le soleil se leva, nous étions au galop. Elle était serrée contre moi et essayait de dormir. J’avais décidé de ne pas réfléchir à la direction. Nous allions bien trouver un endroit où nous établir…

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Publicité